vendredi 25 décembre 2009

La route - Comarc Mc Carthy


La première phrase : "Quand il se réveillait dans les bois dans l'obscurité et le froid de la nuit il tendait la main pour toucher l'enfant qui dormait à son côté".

Sans vouloir faire de la philosophie à deux balles, je crois qu'il existe plusieurs sortes de livres : ceux qu'on n'aime pas et qu'on ne se donnera même pas la peine de finir, ceux qu'on aime le temps d'une lecture mais qu'on oubliera sitôt le prochain entamé, ceux qu'on aime et dont on se souviendra et enfin ceux qui nous marquent à vie. Je dirais que La route appartient à cette dernière catégorie.

Et pourtant, j'ai dépassé les a priori que j'ai sur les romans "à prix" que je ne lis quasiment jamais... L'autre exception étant La conjuration des imbéciles de J.K. Tool, également prix Pulitzer.

Bref, trève de bavardages...


Ce dont il est question : Dans un monde dévasté par l'apocalypse, un père et son fils sont sur la route. Alors que la nature n'est plus qu'une étendue de cendre, de cadavres et d'arbres carbonisés, ils essaient de survivre, bravant la pluie, la neige et le froid. Face au pire, l'instinct de survie a transformé les quelques individus toujours en vie en cannibales. C'est donc des éléments déchaînés, le manque de tout et des humains revenus à leur nature primitive que devront affrontés ce père et ce fils.

Il sortit dans la lumière grise et s'arrêta et il vit l'espace d'un bref instant l'absolue vérité du monde. Le froid tournoyant sans répit autour de la terre intestat. L'implacable obscurité. Les chiens aveugles du soleil dans leur course. L'accablant vide noir de l'univers. Et quelque part deux animaux traqués tremblant comme des renards dans leur refuge. Du temps en sursis et un monde en sursis et des yeux en sursis pour pleurer.

 Mon avis : Ce livre est aussi dépouillé que le monde post apocalyptique qui y est décrit. Pas de noms, pas de lieux, pas de précisions sur ce qui s'est passé, des dialogues réduit au strict minimum, une écriture d'une simplicité déconcertante. Et pourtant, on se laisse happer par ce vide, on finit même par en faire parti.

Le lecteur est bien trop souvent placé en position de passivité. Ici, on vit en même temps que ces deux personnages, on a peur pour eux, on espère et on est heureux des quelques petits plaisirs qu'ils rencontrent sur leur route.

Le livre est aussi porteur d'une vision manichéenne (et occidentale, voire carrément américaine) du monde : le bien contre le mal, les gentils (incarné par cet enfant, symbole même de l'innocence) contre les méchants (les cannibales). Si on peut le déplorer, ce n'est pas ça que l'on retiendra de ce livre. Pour ma part, je me souviendrais de la relation père/fils, qui dans le néant se trouve tout simplement sublimée et de l'espoir que je n'ai cessé de ressentir jusqu'à la dernière page.

Au final, ce livre, d'une noirceur absolue, est aussi le plus optimiste qu'il m'ait été donné de lire depuis bien longtemps.

Avec La route, j'ai découvert un très grand écrivain, qui (pour une fois) n'aura pas volé sa récompense. Prochaine étape : No country for old men...

Ma note : ***** (sur 4 !)

La route de Cormac McCarthy
Chez Points
252 pages



 
Ai-je besoin de vous rappeler que ce livre a fait l'objet d'une adaptation cinématographique par John Hillcoat avec Viggo Mortensen ? Pour ma part je ne l'ai pas encore vu, alors je vous invite à lire l'excellente critique de Bénédicte. C'est ici.









samedi 19 décembre 2009

Requiem d'automne - Brad Coleman


La première phrase : "Combien de fantômes traversent chaque nuit votre chambre ?". 

Avec une première phrase pareille, on peut dire que le ton est donné...

L'histoire : Jacques Dampierre est juge d'instruction. Psychorigide, avide de condamnations et paraplégique, il vit dans une grande demeure à l'écart de la ville en compagnie de Muriel son aide soignante sourde et muette. 

Sa maison est le théâtre d'étranges manifestations : pleurs d'enfants et bruits en tout genre en plein milieu de la nuit, apparition d'une silhouette masculine sans visage... Au début, en bon juriste qui se respecte, il ne peut que réfuter tout intervention surnaturelle, pensant plutôt à un ancien "client" qui en aurait après lui.

Et pourtant les phénomènes vont s'amplifier à tel point que sa vie va se retrouver en danger. Terrifié, il va alors faire appel à Henri Laborde, ex-commissaire et ami, pour lui demander d'apporter une réponse à cette question : qui des vivants ou des morts sont les plus à craindre ? 

Mon avis : Les phénomènes paranormaux m'ont toujours intrigué, voire fasciné (même si à ce jour je n'ai jamais aperçu le moindre fantôme traverser ma chambre...). C'est donc avec une grande excitation que je me suis attelée à la lecture de ce livre. Dès la "lettre au lecteur" au tout début du bouquin, le ton est donné : il sera question de fantômes...

Ce livre est un excellent thriller qui m'a tenu en haleine de la première à la dernière page, une soirée m'aura d'ailleurs suffit pour en venir à bout. Certains passages ont vraiment réussi à me faire peur. Le suspense est tel qu'on s'y croirait presque. Une fois ouvert je n'ai pas réussi à refermer le livre avant de l'avoir terminé. L'auteur sème ça et là de petits indices, au final, j'ai bizarrement eu l'impression de participer moi aussi à la résolution de l'énigme.

Je pense que ce livre est encore plus prenant lorsque l'on croit (comme moi) au paranormal...

Vous l'aurez compris, je ne peux que vous conseiller ce très bon livre idéal pour cette période hivernale. A déguster le soir, sous la couette, accompagné pour les plus fragiles d'entre vous !

Bon puisque la perfection n'existe pas, j'aurais toute de même deux bémols à apporter :   
Quelques hérésies juridiques, qui ne choqueront d'ailleurs que les lecteurs juristes. L'auteur s'en excuse d'ailleurs et nous rappelle très justement que personne n'a jamais reproché à Shakespeare d'avoir fait sonner une horloge dans Jules César...
Une hérésie de la langue française : un "pallier à", que je ne saurais tolérer ! Je plaisante bien entendu.

Ma note : ****

Requiem d'automne de Brad Coleman
Chez Kyklos éditions
334 pages


Ce livre a été lu dans le cadre d'un partenariat avec Livraddict et les éditions Kyklos (une vrai découverte dont je suivrai désormais les parutions). Merci à eux !




vendredi 11 décembre 2009

Swing Mineur - José Louis Bocquet


La première phrase : "Ils étaient quatre, des lascars de la rue de Strasbourg, on disait que c'étaient des gitans".

K est le patron d'un petit label underground parisien. Pour K, "le show biz est une valse à trois temps. On lèche, on lâche, on lynche". Cette phrase résume à elle seule l'idée de ce livre : raconter en trois temps (et trois mouvements) la vie de Monsieur K.

Trois temps car il est ici relaté trois périodes de la vie de K. Trois mouvements car son portrait est tiré sous trois angles différents :

Celui d'un jeune de banlieue qui réussi à conduire son pote rappeur (Ra-sheed) au succès jusqu'à la case prison, grosse tête et argent obligent...

Celui d'un autre jeune de banlieue qui deviendra un peu par hasard l'assistant de K et qui va lui faire gagner une coquette somme en découvrant une bande de rockeur bretons connus pour leur reprise des "Chapeaux ronds" version rock,

Enfin celui du fils de K, jeune mec un peu raté qui faute de mieux va bosser avec son père et découvrir un groupe de baby rockers.


Mon avis : Quand j'ai lu le pitch de ce livre lorsque le partenariat a été proposé sur Livraddict j'ai été immédiatement intriguée voire emballée. Le fait que ce bouquin ait un lien avec l'industrie musicale underground n'y était sans doute pas pour rien.

En revanche, j'aurais bien du mal à vous en parler plus en profondeur car je n'ai pas vraiment réussi à trouver un intérêt à ce livre. En lisant la quatrième de couverture, on s'attend naturellement à faire la connaissance d'un personnage subversif et amoral à la vie débridée qu'on va se plaire à détester et malheureusement, je n'ai pas vraiment réussi à ressentir quoi que ce soit pour ce personnage qui n'a rien d'intéressant.

Descriptif... C'est le seul mot que je trouve pour décrire ce livre. L'idée était pourtant excellente.

Quant à la fin... quelle déception. Si le roman commence dans la violence, il fini un peu dans le mélo et c'est vraiment dommage.

Je ne dirais pas que j'ai passé un agréable moment de lecture, mais certaines choses m'ont convaincu de mener ma lecture à son terme. J'ai apprécié l'humour de l'auteur et son écriture plutôt fluide, j'ai d'ailleurs fini le livre très rapidement. J'ai également aimé l'idée de parsemer son récit de paroles de chansons et de lister dans une playlist à la fin du livre les artistes qui les interprètent. Mais malheureusement ça s'arrête là.

Ma note : ****

Swing mineur de José Louis Boquet
Chez les éditions de La Table Ronde
217 pages


Ce livre a été lu dans le cadre d'un partenariat avec Livraddict et les éditions de la Table Ronde, que je remercie !




vendredi 4 décembre 2009

Lili Klondike* T.1 - Mylène Gilbert-Dumas

Aujourd'hui je laisse la plume (enfin le clavier plutôt) à mon amie Agnès exilée au pays des Caribous. Elle interviendra sur ce blog pour nous parler de ses lectures canadiennes. Une occasion pour nous de découvrir des auteurs inconnus en France.

* Le Klondike est une rivière canadienne, dans le Territoire du Yukon (près de l’Alaska). La Ruée vers l’or du Klondike de 1897-1898 fut la plus importante ruée vers l’or de toute l’histoire et fut décrite comme « la dernière grande aventure ».

 


La première phrase : « Portland, Maine, fin de juin 1897 »


En Amérique du Nord à la fin du XIXe siècle, deux jeunes canadiennes françaises Liliane et Rosalie s’engagent dans la ruée vers l’or. Toutes deux se lancent, sur un coup de tête, dans l’aventure pour échapper à leur condition. L’une est domestique, l’autre est condamnée à mener la vie difficile d’une mère de famille nombreuse.

Leur route vers l’ouest, très exaltante au début va s’avérer plus difficile que ce qu’elles l’avaient envisagé. La rudesse de la piste, le froid, l’isolement, la solitude, l’égoïsme voire la violence des hommes rencontrés sur la route ne réussiront cependant pas à entamer leur détermination.



Mon avis : En refermant ce Tome 1 de « Lili Klondike », je n’ai pas tout de suite eu envie de me jeter sur le Tome 2, parce que j’étais un peu déçue par la fin abrupte de cette première partie.

Je dois néanmoins avouer que le suspense qui se crée au bout de quelques chapitres, fait que l’on se retrouve pris dans l’histoire, attaché aux deux Lili et dans l’incapacité totale de lâcher le livre pour savoir si elles arrivent à bon port ou pas. En prime, le récit étant bien documenté on apprend plein de choses sur les conditions de vie (plus de survie en réalité) des pionniers du Yukon.

Une chose a cependant un peu dérangé ma lecture. L’auteur mène en parallèle (comme leur cheminement sur les deux pistes qui mènent au Yukon) l’avancée des deux personnages d’un chapitre sur l’autre et les chapitres étant assez courts on reste un peu sur sa faim à chaque fois que l’on en termine un.

Au final, pour mon deuxième roman « québécois » (après « La fille du Pasteur Cullen » chez JCL, dont il est un peu difficile de parler étant donné qu’il fait un bon 1000 pages et que ce n’est que le tome 1), le bilan est plus que positif… Je pense même attaquer le Tome 2 dès que possible.

Ma note : ****

Lili Klondike Tome 1, de Mylène Gilbert-Dumas
(Les tomes 2 et 3 sont déjà parus chez le même éditeur)
Chez V.L.B éditeur

jeudi 3 décembre 2009

La femme du monstre - Jacques Expert


La première phrase : "Samedi, 8h16."

Mariée à 22 ans à un homme beau et charismatique qui lui a fait deux enfants, elle ne pensait pas que, 16 ans plus tard, la police sonnerait un matin chez eux pour emmener Simon suspecté d’avoir violé et tué une jeune fille du quartier…

Voilà un thriller original où, plutôt que de céder à la facilité et de raconter ce meurtre abjecte, l’auteur va prendre le parti de raconter cette tragédie d’un angle souvent oublié dans ce genre d’affaire : la femme du meurtrier.

La narratrice (la femme du monstre) nous relate l’histoire de son couple, de leur rencontre à ce fameux samedi, 8h16 où son mari a quitté la maison pour la dernière fois, en passant par le procès, deux années plus tard.


Mon avis : Au départ pris de pitié pour cette femme un peu naïve, manipulée et humiliée, qui croyait avoir rencontré son prince charmant, on fini par être franchement énervé par cette idiote carrément simplette qui n’a rien vu venir.

Pourtant, tout au long des seize années de mariage, les éléments troublants se sont succédés : la brouille de Simon et de son meilleur ami dont la petite amie avait accusée Simon de l’avoir violée, les multiples accusations de harcèlement sexuel dans le cadre de son travail, les déménagements à répétition et même ces affaires de viols sur des jeunes filles qui les suivent dans toute la France.

En fait, dans ce roman, le voyeurisme n’est pas là où on l’attend (dans le meurtre qui n’est presque pas décrit) mais plutôt dans l’intimité de ce couple. Simon Darget se révèle être un véritable malade mental dont la vision des femmes a été mise à mal par une mère aux mœurs douteuses et qui se plaît à les humilier, sa femme la première.

En tant que femme on ne peut s’empêcher de se mettre dans la tête de son épouse et de se dire « mais comment elle peut supporter ça et nier à ce point l’évidence ? ». A tel point que ça en devient vraiment énervant. Je n’ai pas été capable d’aller au delà de mon incompréhension pour cette femme bafouée qui continu d’appeler son ex-mari « mon Simon » malgré tout ce qu’elle a pu subir et qui lui cherche des excuses sans arrêt. Au final, on comprend qu’elle était autant dérangée que lui, mais dans un autre genre…

Bref, ce livre dépeint une vision des femmes un peu déplorable qui malheureusement doit bien avoir son petit côté de vérité puisque l’auteur était un journaliste spécialisé dans les faits divers (aujourd’hui directeur des programmes de la chaîne Paris Première) et qu’il s’est intéressé à ces femmes pendant de nombreuses années


Vous l’aurez donc compris je suis très mitigée sur ce livre à l’histoire et au parti pris très intéressants mais dont la personnalité pitoyable du personnage principal rend la lecture légèrement anxiogène…


Ma note : ****


Pour aller plus loin : J’ai trouvé cette petite interview de Jacques Expert donnée à l’occasion de l’affaire Joseph Fritzl, il y parle notamment de la femme de Fritzl qui ne s’est doutée de rien pendant des années. Pour la lire, c’est ici.


La femme du Monstre de Jacques Expert
Chez Le Livre de Poche, Thrillers
217 pages

jeudi 26 novembre 2009

En effeuillant Baudelaire – Ken Bruen


La première phrase : "T'as la bouche en cul de poule."

Mike Shaw est un trentenaire, british jusqu’au bout des ongles et comptable de son état, métier qu’il n’a pas choisi puisqu’il l’exerce en hommage à son père qui exerçait également ce métier mais devenu SDF à la gare de Waterloo suite à son divorce et qui s’est finalement jeté sous un train….

Un métier qui l’ennui, une petite amie sans charme ni saveur, bref Mike est un homme blasé et sans avenir à la vie insipide.

Un soir, dans un pub londonien, il fait la rencontre de Laura, une originale qui vit dans les beaux quartiers avec son richissime papa, Harry, avec qui elle entretient une relation plus qu’ambigüe. Harry est lui aussi un original. Passionné par Baudelaire, il entretient une vie décadente dans la droite lignée de son idole.

Ces deux rencontres vont bouleverser la vie de Mike et lui faire perdre tout sens commun. Il va se faire manipuler par Laura qui va lui demander de tuer ce père dérangeant…

Ken Bruen dresse ici le portrait d’une certaine Angleterre post-Thatcherienne. Dans ce cadre décadent aussi bien politiquement qu’au niveau de ses mœurs, on assiste à la déchéance de Mike Shaw qui va passer en l’espace de quelques semaines du statut de petit comptable inoffensif à celui de meurtrier dépourvu de sens moral.

Quant à Baudelaire, il est présent tout au long de ce polar mais en toute discrétion…


Mon avis : Ce livre est ma première rencontre avec Ken Bruen et il m’a totalement convaincu. Il s’agit d’un excellent polar qui se lit très vite et avec beaucoup de plaisir. Il faut dire que j’adore les anti-héros et Mike Shaw incarne à merveille ce rôle de looser. Les références à Baudelaire apportent une petite touche poétique à ce polar d’une noirceur infernale.

Ma note : **** 


Pour vous mettre l'eau à la bouche, voici la note de l'auteur en introduction du livre :
Lorsque j'ai écrit En effeuillant Baudelaire, au début des années 1990, Londres se remettait à peine des années Thatcher, l'ombre de la Dame de Fer planait encore sur la ville. S'il faut trouver un terme pour caractériser l'esprit qui dominait alors, "paranoïa" me paraît le mieux approprié. Les hommes d'argent, en particulier, vivaient dans la peur, encore étourdis par e crash des années 1980. Si on y ajoute l'effet de certaines drogues, on peut imaginer leur état de nervosité. Le prix de la cocaïne atteignait des sommet et l'argent... eh bien, l'argent était le moteur principal, comme dans la plupart des rencontres.
La criminalité en col blanc était le sujet des débats passionnés de certains dîners en ville. J'ai voulu explorer les réactions des gens avec un métier "sans risques", qui se seraient laissés séduire par les trois sirènes habituelles que sont : l'argent, le sexe, le pouvoir.
Prendre un comptable, par exemple, l'attirer dans les venelles du crime et observer sa réaction. Je voulais mesurer comment auraient résisté, à cette mise en cause de leur sécurité et de leur stabilité, les plus "passe muraille" de nos concitoyens. En ajoutant Baudelaire aux mailles du filet, on faisait pencher le plateau de la balance... il n'existe guère d'animaux plus dangereux qu'un anglais déstabilisé."

Tout est dit !

En effeuillant Baudelaire, de Ken Bruen
Chez Points, Roman noir
216 pages


lundi 23 novembre 2009

Le cirque plume, L'atelier du peintre


Bon je vais faire une petite entorse au principe de ce blog : je ne vais pas vous parler lecture ce soir.

J'ai plutôt envie de vous parler de cirque.

Oui je sais... Vous êtes déjà en train d'imaginer un "bon" vieux cirque avec ses clowns aux nez rouges dénués de sens comique, ses éléphants qui tournent en rond et ses tigres rachitiques qui n'ont plus rien de sauvage. Non, il va être ici question d'un tout autre genre de cirque, et croyez-moi, c'est une fille totalement réfractaire au cirque traditionnel qui vous parle !


Le Cirque Plume est une compagnie de "nouveau cirque", nouveau car leurs spectacles n'ont pas grand chose à voir avec le type de cirques décrit plus haut.

Cette compagnie, créée en 1984 fait figure de référence en la matière. Même si l'on y retrouve les numéros habituels de jonglerie et d'acrobatie, ceux-ci sont traités avec tellement de talent et de poésie qu'ils n'ont plus rien à voir avec ce que l'on connaît déjà.




Le dernier spectacle de cette compagnie s'intitule "L'atelier du peintre". On y voit les artistes évoluer dans un décor d'atelier de peintre. Les numéros s'enchaînent : jongleurs, acrobates, comédiens et musiciens nous emmènent chacun leur tour et avec tout le talent qui est le leur dans un univers poétique à l'esthétique très agréable.  Tour à tour les émotions se succèdent, on rit, on se questionne sur la peinture et sur  la vie d'artiste peintre, on s'ennuie mais juste quelques secondes. Sans oublier ces deux bout en train, espèces de clowns modernes, qui ponctuent le spectacle de leurs interventions hilarantes.





Le cirque plume, c'est au Parc de la Villette (espace chapiteau) jusqu'au 20 décembre.

A noter que le parc de la Villette propose en ce moment des tarifs promotionnels à 16 euros pour certains soirs et je ne peux que vous conseiller d'en profiter...



Le site du Parc de la Villette, avec toutes les informations pratiques.

vendredi 13 novembre 2009

Sur les pas de Truman capote


A noter, dans Le Monde Magazine (anciennement Le Monde 2) à paraître ce 14 novembre, un reportage sur les pas de Truman Capote de Jacques Colin, illustré par les photographies de Gabrielle Galimberti.


Le journaliste revient, soixante ans après, sur les pas de Capote dans la petite ville de Holcomb, Kansas, qui fut le théâtre de l’assassinat d’une famille de fermiers. Truman Capote avait alors enquêté sur ce fait divers et en avait tiré De sang froid, son œuvre la plus célèbre.

On y apprend notamment que dans la petite ville la tendance est à l’oubli. Le fait divers est en effet tabou, les habitants refusent de l’évoquer et la librairie de la ville se refuse même à vendre le livre. L’actuel shérif continue quand même à faire vivre cette histoire et a mis à la disposition du journaliste le dossier d’enquête.

La maison quant à elle est longtemps restée inhabitée. Elle est ensuite passée entre les mains de plusieurs propriétaires qui ont tenté de tirer profit de son triste passé. Elle est aujourd’hui encerclée par des barrières, afin d’empêcher les curieux de s’approcher.

Le reportage est agrémenté de plusieurs photographies des lieux mais également de clichés tirés du dossier judiciaire de l’époque. On y voit notamment la photo insoutenable du cadavre du fils de la famille. Une chronologie des évènements, du meurtre, en passant par les aveux jusqu’à la pendaison des deux meurtriers est proposée.


Le monde magazine
Numéro du samedi 14 novembre
Pages 36 à 40

jeudi 12 novembre 2009

L'année brouillard - Michelle Richmond


La première phrase : "Voici la vérité, voici ce que je sais : nous étions en train de marcher sur Ocean Beach, main dans la main".

Lors d'une matinée d'été embrumée, Abby se promène sur une plage de San Francisco avec Emma, la fille de son compagnon âgée de six ans. Photographe, elle profite de cette ballade pour faire des photos. Il n'aura suffit que d'une seule prise pour qu'Emma disparaisse soudain, sans laisser de trace.

Commencent alors les jours puis les mois de recherche acharnée (l'année brouillard) où tout un éventail de sentiments humains se succèdent : l'incrédulité, la culpabilité, la colère, la solitude puis le désespoir.

L'histoire est d'autant plus touchante qu'on la vit à travers le personnage d'Abby qui malgré la culpabilité ne va jamais cesser de se battre. Contre la distance de son compagnon, qui la voit comme celle qui a causé la disparition de son enfant, contre la police qui croit à une noyade, contre le retour de la mère biologique d'Emma qui en profite pour revendiquer la garde de la petite une fois qu'elle sera retrouvée et contre sa propre culpabilité

Onassiste ainsi, avec pudeur, à l'histoire de ce couple qui vitl'impensable, la pire épreuve qui soit pour des parents. On s'attacheau personnage de cette femme, sensible et courageuse, qui ne baisserajamais les bras.

Ce livre est en fait "cyclique" : on part du présent (l'après disparition) pour revenir vers le passé (proche d'abord avec les minutes qui ont précédées cette disparition mais aussi plus lointain avec l'enfance d'Abby, la genèse de son couple et son métier de photographe). Et tout ça s'enchaîne parfaitement bien.

 
Mon  avis : Mon avis sur ce roman est quand même partagé.

J'ai beaucoup apprécié la façon dont l'auteur nous relate cette histoire difficile, le style est très agréable à lire. On en vient même à se prendre d'empathie pour Abby, à ressentir les sentiments qui sont décris.

Néanmoins, quelques 200 pages en moins auraient été très salutaires. Le livre souffre en effet de quelques longueurs qui sont sans doute inévitable dans de tels romans d'introspection. On se retrouve parfois un peu perdu dans les états d'âmes (naturels me direz-vous) d'Abby.

La fin a aussi été un peu décevante. Je l'ai devinée dès le milieu du récit.

Mais je vous conseille quand même ce livre, écrit avec beaucoup de talent. Un livre très difficile mais qui fait vraiment du bien.


Ma note : ****


Morceaux choisis :
Voici donc l'erreur que j'ai commise, l'instant qui décida de mon plus grand échec. Si chacun de nous pouvait revenir sur une de ses décisions en échange de tout ce qu'il a, voici celle que je choisirais : une forme sur le sable attira mon  regard.
Maintenant Jake sort de la pièce, la tête baissée. Je touche son épaule au moment où nous nous croisons. Il sursaute comme s'il avait été piqué par un insecte, puis il lève vers moi ses yeux rouges et bouffis. Il lui faut faire un effort considérable pour avancer sa main vers moi, serrer mes doigts un instant.
Pour lui, je serai toujours et seulement celle qui a perdu Emma, non celle qui l’a retrouvée. Celle qui a détourné les yeux.

Si vous le souhaitez, vous pouvez lire les premières pages de L'année brouillard ici.


L'année Brouillard, de Michelle Richmond
508 pages
Chez Buchet Castel


dimanche 1 novembre 2009

Une vie de pintade à Paris - Layla Demay et Laure Watrin


On connait tous la réputation des français à l'étranger, à tel point qu'il semble difficile de faire pire. Et pourtant, les parisiennes l'ont fait !



Une vie de Pintade à Paris dresse le portrait des parisiennes, et aucune ne se trouve épargnée. Que ce soit la bobo de Saint Germain ou de Montmartre, la jeune maman épuisée par ses gosses, la modeuse qui coure les ventes privées, la cadre sup' de la Défense, la pouet pouet la la du XVIème et même la grand mère vipère, nous ne pouvons que nous reconnaître à un moment ou un autre de ce livre.



Mais plus qu'un simple portrait c'est d'une véritable étude de mœurs qu'il s'agit. Les deux auteures ont tenté de décrypter le comportement des parisiennes, sur un ton humoristique et sans porter de jugement (bien sûr puisqu'elles en sont !).



Le livre commence très bien, avec le passage qui m'a le plus parlé : 
" Tout étranger en visite à Paris a besoin d'une petite semaine pour s'adapter au rythme. Ici, on traverse au vert (pour les voitures), en dehors des clous, et on engueule les automobilistes qui auraient des velléités  vous céder le passage. On pousse quand on monte dans le bus et quand on descend du bus. On bouscule les gens dans la rue avec son sac, vous savez, le big bag sooo à la mode cette saison..."
Mais y il a ça aussi :
" Ce mal dont elle est affligée, ses voisines habitant en dehors de Paris appellent ça "le parisianisme" : au-delà du périph, point de salut. Comme disait Homéopatix dans Les Lauriers de César : "On ne peut vivre qu'à Lutèce, tu sais.  Le reste de la Gaule c'est bon pour les sangliers".
" Dans le métro, le principal problème des Parisiens, en dehors des grèves, c'est les Parisiens. Sous terre (et à l'air libre d'ailleurs), la Parisian attitude n'est pas exactement synonyme de civisme et de discipline. Il y a des gestes qui coûtent : laisses les autres sortir avant d'entrer dans la rame, se diriger ver sle fond [...] ou se lever de son strapontin quand il y a du monde."
Et c'est comme ça à chaque page !


Le livre regorge aussi de petites adresses et de bons plans que je vais m'empresser de tester.


Quand Livraddict m'a proposé un partenariat, je me suis jetée sur ce livre sans aucune hésitation. Je ne l'ai pas regretté car je me suis régalée. Je me suis bien sûr reconnue dans certaines descriptions et j'avoue que j'ai vraiment bien rigolé. J'ai passé un très bon moment en lisant ce livre et je vais le garder sous la main pour toutes les idées de sorties et les bons plans qu'il propose. 




En bref : un peu d'auto dérision et de second degré ça n'a jamais fait de mal à personne !


D'ailleurs le livre m'a fait penser à une certaine chanson... 

Mon avis : ****



Et merci à Livraddict et aux Editions du livre de poche pour ce partenariat !





samedi 31 octobre 2009

La théorie du moustique - Nancy Werlin


La première phrases : " Ma chère Emmy ".

"The rules of survival". C'est le titre original de ce livre, qui a mes yeux est bien plus révélateur de son contenu que le nom français (c'est d'ailleurs souvent le cas) car il est bel est bien question de survie et de solidarité fraternelle dans ce bouquin.

Matthew vit dans la banlieue de Boston avec ses deux jeunes sœurs et leur mère. Cette femme mentalement instable, se plaît à faire régner la terreur sur sa petite famille.

Mère aimante, voire adorant ses enfants un jour, elle devient violente, méprisante et  dangereuse le lendemain. Toujours en quête d'amusement et de sensations fortes, elle va ainsi "s'éclater" en suspendant Emmy, sa plus jeune fille, dans le vide d'une falaise, ou encore en conduisant du mauvais côté de la route, cherchant à percuter de plein fouet les voitures arrivant en face... Elle aime aussi passer son temps à sortir et à ramener des hommes chez elle.

Face à cette femme, c'est une véritable stratégie de survie qui va se mettre en place, sous l'instigation de l'aîné, Matthew, qui s'est donné pour mission de protéger ses sœurs de cette folle. Celui-ci va d'ailleurs vite devenir le bouc émissaire de Nikki, qui va prendre un véritable plaisir à le défier mentalement et physiquement.

Mais devant l'inaction de leur père absent et de leur tante qui habite pourtant l'appartement du dessous, les enfants ne tardent pas à perdre espoir. Leur salut pourrait bien venir de Murdoch, le nouveau petit ami de leur mère...


Ce que j'en ai pensé : Pendant toute la lecture de ce livre, je n'ai pas cessé de ressentir de la colère. Envers cette espèce de pourriture de bonne femme bien sûr (oui je viens à peine de le terminer, je suis toujours sous le coup de l'émotion) mais aussi envers l'inaction des administrations. On assiste médusés à la vie de ces trois enfants psychologiquement torturés par leur mère et qui n'ont aucun moyen d'action.

Cette histoire se lit très bien et donc très vite. J'ai aimé le style de l'auteur et la construction du livre : une lettre écrit par Matthew à sa plus jeune soeur.

Même si j'ai assez rapidement compris où l'auteur allait me mener, c'est avec plaisir que j'ai lu ce livre très prenant et très émouvant.

Mon avis : ****


Morceau choisi : "Les évènements que nous avons vécus m'ont appris à ne jamais faire confiance à quiconque. A redouter le danger à chaque coin de rue. A comprendre que, sur terre, certaines personnes te veulent du mal... Même si ces gens te disent qu'ils t'aiment."

La théorie du moustique a reçu une trentaine de prix aux États-Unis et a été finaliste du Los Angeles Times Book Prize ainsi que su Nationale Book award en 2006. Son auteur, Nancy Werlin, est connue pour ses livres à succès pour adolescents.

La théorie du moustique de Nancy Werlin
Chez NiL Editions
297 pages

Merci à Blog o Book et aux éditions Robert Laffont pour ce premier partenariat très concluant.




vendredi 23 octobre 2009

Brooklyn Follies - Paul Auster


La première phrase : "Je cherchais un endroit tranquille où mourir".


Nathan Glass est un sexagénaire fraichement retraité, divorcé et en rémission d'un cancer du poumon alors qu'il n'a jamais touché à la moindre cigarette. Il s'installe à Brooklyn, quartier de son enfance, dans l'intention de finir sa vie paisiblement. 


Pour combler son ennui, il entreprend l'écriture du "Livre de la folie humaine", recueil de petites histoires et anecdotes qui ont ponctuées son existence.



Tout d'abord je suis tentée d'écrire que l'intérêt de ce livre n'est pas son histoire, même si elle est plutôt prenante. L'intérêt des Brooklyn follies tient plutôt dans le patchwork de personnages que Paul Auster se plait à nous décrire.



Il y a tout d'abord Nathan, retraité anticipé, divorcé, en rémission, fâché avec sa fille et sa famille en général, déprimé et en proie à la fatalité (l'élection imminente de Georges W. Bush n'y est  d'ailleurs pas pour rien).



Puis un jour il retrouve Tom, son neveu perdu de vue des années plus tôt. Tom est un trentenaire grassouillet, sans charme apparent. Un brillant esprit littéraire échoué à New-York par pur hasard, devenu chauffeur de taxi puis employé dans une librairie.


Harry, le patron de Tom, homosexuel mais divorcé de sa femme, ex galeriste d'art vendeur de fausses toiles et donc accessoirement ex taulard.


Lucy la nièce de Tom, une gamine qui va venir perturber cet univers exclusivement masculin. Puis sa mère Aurora, mariée avec un chrétien illuminé.


Sans oublier Rufus également connu sous le nom de Tina Hott, le jamaïcain travesti qui tient la caisse de la libraire.




Aussi fou que ça puisse paraitre, je n'avais encore jamais lu de livre de Paul Auster jusqu'à celui-ci. Autant vous dire que je n'ai pas été déçue. J'ai vraiment apprécié cette facilité à décrire le quotidien sans non plus susciter l'ennui, à nous présenter toute une flopée de personnages  très différents les uns des autres et qui semblent dépeindre une certaine image de la société américaine. On prend un réel plaisir à voir évoluer ces différentes personnalités et à analyser leurs interactions. On se surprend même à s'y attacher...

Le style sobre et fluide de Paul Auster fait de lui un excellent conteur de vies. Il paraît que Brooklyn Folies est loin d'être son meilleur roman, je n'ose alors imaginer le niveau des autres... Je vais d'ailleurs d'ici peu m'atteler à la fameuse trilogie new-yorkaise !



Morceaux choisis :


- " Les hommes, hélas (ainsi que je l'ai amplement démontré dans les chapitres précédents de ce livre), sont des créatures stupides [...]. "

- " Nous n'en étions pas encore, Joyce et moi, au mois de décembre de nos vies mais, incontestablement, mai était loin derrière nous. Ce que nous vivions ensemble, c'était un après-midi de la fin ou de la mi-octobre, l'une de ces belles journées d'automne où le ciel est d'un bleu intense, l'air vif et savoureux et où un million de feuilles tiennent encore aux branches - brunes, en majorité, mais avec encore assez d'or, de rouge et de jaune pour vous donner envie de rester dehors le plus longtemps possible. "


- " Il ne faut jamais sous estimer le pouvoir des livres. " ;-) 

Mon avis : ****



Brooklyn Follies de Paul Auster
Editions Le livre de poche mais aussi Actes sud
376 pages




jeudi 22 octobre 2009

Nicolas Le Floch revient sur France 2 !



Pour les fans de la série de Jean François Parot, ne manquez surtout pas la diffusion ce vendredi sur France 2 du troisième épisode des enquêtes de Nicolas Le Floch "Le fantôme de la rue Royale".

La semaine prochaine, sera diffusé l'épisode "L'affaire Nicolas Le Floch".

Bref, deux nouvelles occasions de savourer cette interprétation télévisuelle plus que réussie et la brillantissime prestation du très doué Jérome Robart. Je m'emporte ? Oh si peu...







dimanche 18 octobre 2009

Les Garçons - Wesley Stace


La première phrase : "Une demi-heure plus tard, George était à genoux dans sa chambre, dont il avait fermé la porte à clé".



Georges est un enfant anglais issu d'une famille d'artistes de music-hall des années 70. Il a 11 ans lorsqu'il est envoyé dans un pensionnat de garçon. Mais Georges est également la marionnette (le "garçon") de Joe, le grand père ventriloque de Georges, mort au front où il divertissait les troupes britanniques.


Tour à tour, Wesley Stace nous conte ici l'histoire des deux Georges. Le garçon séparé de sa famille, qui va combler l'ennui de la vie dans un pensionnat de garçon en se plongeant dans les mémoires de son grand père et qui va ainsi se trouver confronté au secrets de sa famille. La marionnette, témoin de la vie d'un homme ventriloque frustré, écrasé par une mère manipulatrice, ventriloque également et reconnue de ses pairs, qui pour donner du sens à sa vie partira au front pour divertir les troupes anglaises.


Dès le départ on comprend que les destins des deux Georges sont étroitement liés. Ce n'est qu'à la toute fin du livre que tout s'éclaire d'une façon disons... inattendue.


Wesley Stace aborde dans ce livre les thèmes inépuisables que sont l'enfance et les secrets de famille. On se prend ainsi d'amitié pour Georges, l'enfant en mal de reconnaissance, confronté aux secrets d'une famille aux membres tous aussi complexes et farfelus les uns que les autres. On est également touché par Georges la marionnette qui prend vie sous la plume de l'auteur.



Ceux qui consultent régulièrement mon blog ont du se rendre compte que j'ai mis un temps fou pour lire ce livre... Je ne dirais pas que je n'ai pas apprécié ce livre, il a même quelque chose de plutôt agréable. L'ambiance peut-être qui est magique, au sens propre comme au sens figuré. On se retrouve transporté dans un monde où les marionnettes et les paillettes sont omniprésentes. Mais sous les paillettes, la réalité s'avère bien plus sombre...
Pourtant, si je me suis plongée dans la première moitié avec plaisir, j'ai fini le livre en le parcourant, chose pourtant rare en ce qui me concerne... Je pense que ce livre gagnerai à comporter quelques centaines de pages en moins, l'auteur n'a pas réussi à garder mon attention pendant presque 600 pages.



Mon avis : **** (pour l'écriture et l'ambiance)






 J'ai découvert Wesley Stace avec son premier roman, l'excellent "L'infortunée" que je vous conseille vivement. J'avais été bien plus emballé par ce premier livre, tout aussi enchanteur mais au thème bien plus sombre. Il y est également question d'enfance et de famille (thèmes de prédilections de cet auteur) mais cette fois-ci dans l'Angleterre victorienne.






Une petite déception donc pour un auteur qui m'était apparu à l'époque comme une révélation.



Pour la petite histoire, Wesley Stace est un musicien, chanteur de folk connu sous le pseudonyme de John Wesley Harding (en hommage à Dylan ?!?). 

Pour la seconde petite histoire, le grand père de l'auteur était ventriloque, on comprend donc qu'il a puisé son inspiration dans sa propre histoire familiale.


Les garçons de Wesle Stace
Éditions J'ai lu, collection Par ailleurs
573 pages


Après deux déceptions de suite et un abandon et demi (je n'ai pas totalement laissé tomber celui-ci), j'espère que ma prochaine lecture réussira à me transporter...



samedi 10 octobre 2009

Shutter Island - Dennis Lehane


La première phrase : "Il y a des années que je n'ai pas revu l'île."


Shutter island est un lugubre caillou au large de Boston. A la fois prison et hôpital psychiatrique, cette île a pour vocation d'accueillir les détenus les plus dangereux de la côte est. Teddy Daniels, US marshal de son état, est envoyé sur l'île pour enquêter sur la disparition d'une patiente, disparition d'autant plus étrange que l'évadée a réussi à sortir d'une cellule fermée à clé de l'extérieur... Un seul indice est retrouvée dans la cellule : une feuille de papier sur laquelle est griffonnée une suite de chiffre et de lettre sans queue ni tête.

Tout au long de son enquête, Teddy va être confronté au comportement plus qu'étrange voire hostile du personnel médical et pénitentiaire. A tel point qu'on fini même par se demander qui des patients ou des médecins sont les plus dérangés... Les mystères entourant ce lieu et ce qui s'y passe sont nombreux . L'atmosphère se fait au fil de la lecture de plus en plus pesant et la tempête qui éclate sur l'île ne fait qu'accentuer ce malaise.

La construction du livre en fait un véritable thriller, chaque chapitre se termine sur un moment clé jusqu'au dénouement (bouquet) final ce qui fait qu'il est quasiment impossible de ne pas lire ce livre d'une seule traite. Je me suis même retrouvée à lire en cachette au bureau tellement le suspense était insoutenable... Lehane conduit avec brio son intrigue, nous lance sur des fausses pistes pour mieux nous surprendre dans les paragraphes suivants.

Avec Shutter Island, Dennis Lehane signe sans doute sa meilleure œuvre (même meilleure que Mystic River). Le suspense va crescendo et l'auteur nous  plonge parfaitement dans cette ambiance obscure et angoissante à tel point qu'on finit par se sentir véritablement mal à l'aise. Bref, si vous ne l'avez pas encore compris, je ne peux que vous conseiller cette lecture...


Mon avis : ****



Shutter Island de Dennis Lehane
Publié chez Rivages/Noir
393 pages






Ce polar a été adapté en bande dessinée, bien que je n'y connaisse pas grand chose il s'agirait d'un des albums les plus salués de l'année 2008 (je parle sous le contrôle des connaisseurs).






Une adaptation cinématographie est également attendue pour février 2010, le réalisateur n'est autre que Monsieur Scorsese et c'est Leonardo Di Caprio qui interprétera le rôle de Teddy Daniels. Autant vous dire que j'attends ça avec impatience ! Pour la bande annonce, c'est ici que ça se passe.


Du même auteur je vous conseille bien évidemment Mystic River mais également la série des Kenzie et Gennaro.


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