lundi 29 mars 2010

Les vrais durs ne dansent pas ~ Norman Mailer

Ou comment une lecture qui a démarré par une véritable torture s'est finalement avérée passionnante...


La première phraseA l'aube, quand la marée découvrait les bas-fonds, le bavardage des mouettes m'éveillait.


Ce dont il est question : A Cap Cod, Tim Maden, écrivain de son état et fraichement quitté par sa femme, se lève une fois de plus avec une formidable gueule de bois. Amnésique, il est incapable d'expliquer ce que ce tatouage fait sur son bras, ni même pourquoi son propre chien a une peur panique de lui et encore moins ce que fait tout ce sang dans sa voiture...

Mais ses découvertes ne vont pas s'arrêter là, il découvre dans le trou où il cache habituellement sa production d'herbe la tête d'une femme avec qui il était la veille au soir et quelques jours plus tard la tête de sa femme.

Incapable d'affirmer qu'il n'est pas lui même l'assassin, Tim va se lancer dans la quête de la vérité et se replonger dans son passé tumultueux.


Ce que j'en ai pensé : Le problème avec les partenariats c'est qu'on a toujours mauvaise conscience à abandonner un livre que l'on vous a gracieusement offert. Du coup on persévère et pour ce livre cette persévérance s'est avérée plus que payante.

En effet, si la lecture de la première moitié du livre a été une véritable épreuve, je n'ai plus réussi à lâcher le livre une fois passée à la deuxième partie.

Mais pourquoi donc ce calvaire ?

Je l'ai déjà dis ici (il me semble en tout cas), j'ai beaucoup de mal avec les romans d'introspections. Un personnage qui ressasse sa vie et son passé a le don de m'énerver et surtout de m'ennuyer. En lecture (et pas que), j'ai besoin d'action et la première partie de ce livre en manque cruellement. Alors qu'on attend bien évidement de savoir comment ces têtes sont arrivées dans ce terrier à beuh, le protagoniste se perd en souvenirs et en réflexion dont, je dois l'avouer, le lecteur enfin moi surtout se contre fou...

Seulement voilà, au bout de quelques 200 pages d'introspection ennuyeuse à mourir, l'action se met enfin en place avec l'arrivée de Big Mac (le père de Tim) et le suspense devient haletant. On se rend alors compte que tous les personnages dont il a justement été question dans les pages que l'on a été tenté de sauter sont impliqués dans cette machination dont ce pauvre Tim est la victime. On finit même par se prendre de pitié pour se pauvre type qui découvre peu à peu que sa vie n'a été qu'un farce dont sa femme était l'instigatrice.

Au final, la seconde partie du livre m'a totalement fait oublier la première et j'ai finalement l'impression d'avoir passé un excellent moment de lecture. Je pense que c'est justement ce genre de choses qui permet de caractériser un très bon livre et un très bon auteur (ce qui est certain étant donné qu'on parle de Norman Mailer).

Je remercie donc Blog O Book ainsi que les éditions Robert Laffont pour m'avoir fait découvrir ce livre mais également une nouvelle collection poche (pavillons poche) au  visuel qui me plait bien.


Ma note : *****

A part ça j'ai décidé de faire une petite pause dans les partenariats qui, même s'ils me permettent de faire de très belles découvertes, provoquent la colère des livres de ma PAL qui commencent à prendre la poussière !

Les vrais durs ne dansent pas de Norman Mailer
475 pages
Aux éditions Robert Laffont, collection Pavillons poches

vendredi 26 mars 2010

Au programme ce week-end

L'expo crime et châtiment au Musée d'Orsay

créée par Monsieur Badinter himself...

 ~
 


Petite soirée au Monkey's 
Groovy bar & Funky food


 
L'expo Edvard Munch ou "l'anti-cri"
à la Pinacothèque

~

Voilà vous savez tout !

Bon week-end à vous 


Edit du dimanche soir : Je ne peux m'empêcher de vous dire que j'ai croisé Jean Rochefort (que j'adoooore) en sortant du Musée d'Orsay :-)

lundi 22 mars 2010

Nude as the news

Nouveau petit intermède musical pour vous parler d'une chanteuse que j'affectionne tout particulièrement :
 
CAT POWER


Cat Power (de son vrai nom Chan Marshall) est une chanteuse américaine dont la musique se caractérise par une voix grave et cristalline, des mélodies épurées et un accent du sud marqué (elle est native du sud des États Unis).

Également parolière, elle a longtemps trouvée son inspiration dans ses addictions, à l'alcool notamment. Cette addiction a d'ailleurs bien failli la perdre puisqu'elle n'était même plus en mesure d'assurer ses concerts. A l'instar de nombreux artistes, si ses cures de désintox lui ont permis de poursuivre sa carrière, la fin de cette addiction a marqué une véritable rupture dans sa carrière.




Si sa musique est minimaliste, sa voix à la sonorité si particulière et agréable transporte à elle seule toutes les émotions de ses chansons.

Longtemps restée inconnue, elle s'est notamment fait connaître en 2006 grâce au titre The greatest, repris maintes et maintes fois dans des bandes originales de film (My blueberry night, ...). Cat Power a même un temps été l'égérie de Karl Lagerfeld et chanté lors d'un défile Chanel, ce qui n'a pas été sans déplaire à ses fans de toujours.


On l'a également vu dans une campagne de la Peta (et là je ne peux que cautionner !).


Mais de Cat Power on retiendra surtout Nude as the news, véritable hymne rock au démarrage calme et à la fin magistrale que l'on ne pourra s'empêcher de hurler d'entonner. Cat Power c'est aussi des mélodies tristes, chargées de nostalgie qui ne laissent jamais indifférent comme Metal Heart ou Maybe not.

Plus récemment, Cat Power a sorti un album de reprise avec notamment une version génialissime de New York New York.

Trève de bavardages... je vous laisse écouter et espère que ça vous plaira ! 

Ne pouvant trouver Cat Power sur deezer ça sera des vidéos (désolée).









vendredi 19 mars 2010

Duel en enfer - Bob Garcia

Si l'affaire "Jack l'éventreur" a été étudiée sous toutes les coutures aussi bien en littérature qu'au cinéma, un point de vue n'avait pas encore été exploré : celui de Sherlock Holmes.
 
 
Ce dont il est question : Alors que Sherlock Holmes est décédé depuis maintenant quelques années, Georges Newnes, l'éditeur des récits du Docteur Watson doit faire face à l'ire des lecteurs en attente de nouvelles aventures du célèbre détective. Profitant des difficultés financières que rencontre la fondation de Watson, Newnes va se procurer un manuscrit inédit...

On se retrouve alors  en été 1888, dans un Londres harassé par une chaleur suffocante et mis sans dessus dessous par les travaux du métropolitain. Dans le quartier de White Chapel, des prostituées sont sauvagement assassinées par celui que les médias ne tarderont pas à appeler "Jack l'éventreur".


La police londonienne, impuissante, va faire appel à Sherlock Holmes. Fidèle à ses habitudes, Sherlock va mener l'enquête avec son comparse dans les basfonds de Londres.
 
 
Ce que j'en ai pensé : Si l'idée même des romans apocryphes, surtout lorsqu'ils mettent en scène un personnage tel que Sherlock Holmes, ne me séduit pas de premier abord, je dois reconnaître que l'idée de rassembler dans un même livre  les deux mythes londonniens que sont Sherlock Holmes et Jack l'éventreur est tout simplement géniale.

On le sait en littérature comme ailleurs une bonne idée ne fait pas tout. Encore faut-il avoir le talent de lui donner vie... Et bien ce talent existe bel et bien chez Bob Garcia qui a réussit à s'approprier l'esprit des récits de Conan Doyle et à instaurer une ambiance sombre, presque malsaine, en ne lésinant pas sur les descriptions crues et les mises en scènes macabres. 

Le style  de l'auteur est très agréable et le suspense haletant tout le long de la lecture font que l'on a bien du mal à refermer le livre avant de l'avoir terminé.

J'ai trouvé la reconstitution du Londres de l'époque très réussie. Les descriptions sont précises mais pas pompeuses. L'ensemble des personnages que l'on croise, qu'il s'agisse de Watson et Holmes mais aussi de tous ceux qui gravitent autour d'eux, est vraiment passionnant.

Un petit bémol tout de même : la chute qui est sans doute la partie du livre la moins digne d'intérêt. 

Non seulement l'identité du Jack l'éventreur de Bob Garcia est loin d'être celle que l'on peut espérer mais en plus la révélation intervient bien avant la fin du livre, ce qui fait que l'on a bien du mal à lire les dernières pages. Cela dit,  cette fin quelque peu décevante ne gâchera en rien votre lecture, tout le reste du récit est une pure merveille.


Bon... j'avoue qu'en ayant vu le film de Guy Ritchie très récemment, je n'ai pas pu m'empêcher de visualiser Watson sous les traits de Jude Law, ce qui, vous l'imaginez, n'a fait que rendre encore meilleur mon moment de lecture :-)




Bref, une très belle découverte et même une très belle surprise étant donné qu'à l'origine ma participation au partenariat avait été refusée. J'ai vraiment été ravie de découvrir ce livre dans ma boîte au lettre et remercie sincèrement Livraddict et les éditions J'ai Lu.


Bob Garcia a écrit une autre enquête apocryphe de Sherlock Holmes qui m'a parfaitement échappée "Le testament de Sherlock Holmes" et que je vais m'empresser de me procurer.


Ma note : *****


Duel en enfer de Bob Garcia
Chez les éditions J'ai Lu
666 pages


mardi 9 mars 2010

Qui nous délivrera de Louis XIV ? Traité d'égotisme selon Stendhal

Il y a des livres comme ça qu'on ne se donnerai même pas la peine de regarder si l'on se retrouvait face à eux dans une librairie. Juste une question de préjugés... Et il y a de heureux hasards qui font que l'on se retrouve un jour avec ce même genre de livres dans sa boîte au lettres alors qu'on ne l'attendait même pas grâce à un partenariat avec Livraddict et les éditions Anatolia

C'est exactement ce qu'il m'est arrivé avec Qui nous délivrera de Louis XIV, Traité d'égotisme selon Stendhal. J'aime les livres qui me divertissent et de toute évidence, on peut supposer qu'un traité d'égotisme, de Stendhal qui plus est, n'a rien de divertissant. Et pourtant.

Mais alors qu'est ce que c'est ?

Comme il est écrit sur la quatrième de couverture, on connaît de Stendhal les chefs d'œuvres dont il est l'auteur et en premier lieu Le rouge et le noir. En revanche, on connaît moins l'homme d'idées et critique de son époque post révolutionnaire, de la France et de Paris en particulier. L'homme voyageur épris de Londres (comme je le comprend) et de Toscane.

Qui nous délivrera de Louis XIV est donc un recueil de textes et de pensées de Stendhal choisis par Samuel Brussel. A travers ces extraits, on fait connaissance avec un Stendhal observateur sans concession du monde qui l'entoure mais aussi de sa propre personne. On se régale de sa plume et de ses pensées qui sont d'une incroyable modernité. Certaines sont  d'ailleurs parfaitement transposables à notre époque.

C'est un petit livre qui se lit avec beaucoup de plaisirs. On peut parcourir les textes sans ordre particulier, le refermer puis l'ouvrir à nouveau. C'est aussi un livre qui fait réfléchir et qui donne envie d'en savoir plus sur cet auteur à la vie peu connue. Je pense que j'approfondirai cette lecture avec une biographie de Stendhal.


Extraits :

Chaque époque a une branche de connaissances humaines sur laquelle elle concentre toute son attention : là seulement il y a vie. Du temps de Pétrarque, il s'agissait de découvrir et de publier des manuscrits anciens. De nos jours, hélas ! la politique vole la littérature, qui n'est qu'un pis-aller. 
Il me semble qu'il faut du courage à l'écrivain presque autant qu'au guerrier ; l'un ne doit pas plus songer aux journalistes que l'autre à l'hôpital.
Qui nous délivrera de Louis XIV ? Voilà la grande question qui renferme le sort de la littérature française à venir. Les gens de lettres actuels se sont fait un point de doctrine de soutenir le genre à la Louis XIV, et l'Académie française est devenue plus intolérante et presque aussi absurde que la Sorbonne.

 Ma note : *****

 Qui nous délivrera de Louis XIV ? Traité d'égotisme selon Stendhal
Aux éditions Anatolia
134 pages

lundi 1 mars 2010

L'olympe des infortunes - Yasmina Khadra

Yasmina Khadra est un auteur qui ne m'a jamais attiré (non non ne partez pas !). J'ai tendance à ne pas aimer les auteurs qui font quasiment l'unanimité (c'est un peu le même principe que mes réticences pour les livres à prix). Esprit de contradiction quand tu nous tiens... Lorsque Livraddict a proposé ce partenariat avec les éditions éditions Julliard, je me suis dis que c'était le moment où jamais et je les en remercie !

La première phrase : "Regarde pas !"

C'est dans une décharge entre la mer et la ville  qu'un groupe de sans abris a trouvé refuge. Il y a Ach le borgne musicien accompagné de Junior, son petit protégé. La bande du Pacha parmi lesquels Einstein dont les expériences scientifiques ont peu à peu raison des animaux du coin et Négus qui prône la guerre et se plait à marcher au pas. Mama, la seule femme du groupe, traîne dans une brouette son acolyte constamment saoul Mimosa.

Bref, toute une galerie de personnages hauts en couleur...

Cet espèce de conte de la rue dépeint des moments de vie qui peuvent nous toucher de par leur simplicité. La mort, l'absence, l'amitié, l'amour, la folie... c'est ces thèmes de la vie que Khadra choisit d'aborder. Rien de bien original me direz-vous... Certes, mais la façon d'aborder ces thèmes donne tout son intérêt à ce livre. 

L'olympe des infortunes c'est en fait un lieu : une décharge publique située on ne sait où et on ne sait quand. C'est aussi des hommes (et une femme) aux personnalités diverses et variées et attachantes. Et c'est enfin un mode de vie, une manière de penser et d'appréhender une vie quotidienne éloignée de nos futilités et problèmes vitaux quotidiens (mince, vous ne les avez plus en 39 ? mais comment je vais faire ???).

Vous l'aurez bien compris, à travers les vies de ces sans abris, c'est une critique de notre propre société faite d'individualisme et de consommation que pointe l'auteur du doigt. A tel point qu'à la fin de ce livre on se rend bien compte que les paumés ne sont pas forcément ceux que l'on croit...

Bon, le bla bla c'est bien joli mais : est-ce que j'ai aimé ?

Et bien oui... et non. 

Si j'ai apprécié le sens du roman, je n'ai pas apprécié l'histoire en elle-même qui n'est pas bien recherchée. On est soit dans la banalité, soit dans le totalement grotesque avec l'arrivée, en plein milieu du livre, d'un personnage complètement insensé (Ben Adams). J'en viens même à me demander s'il était vraiment réel ou si j'ai zappé le paragraphe où les protagonistes avalent des champignons halucinogènes juste avant son arrivée. Heureusement, ce personnage n'est là que pendant une cinquantaine de pages.

En revanche, j'ai adoré les autres personnages et leurs différentes personnalités, leur simplicité apparente qui cache la complexité de leur caractère.

J'ai également apprécié le style de l'auteur, peut-être un petit peu trop propre pour moi. On peut notamment déplorer certaines envolées lyriques poétiques qui ont tendance à vite m'ennuyer. Je pense justement que ce livre s'en serait trouvé beaucoup plus fort si le langage avait été un peu plus cru.

L'olympe des infortunes reste quand même un livre qui fait réfléchir et c'est déjà une immense qualité. Je pense que les inconditionnels de Khadra (dont je ne fais pas partie) adhèrerons.
Pour ma part, je dirais que c'est un livre qui, malgré quelques faiblesses, se lit vraiment bien et dont la lecture rapide et agréable m'a fait réaliser que je ne lisais pas assez de livre qui ont vraiment un "sens".

Morceaux choisis :
Quand bien même nous ne possédons pas grand chose, nous mettons du cœur dans notre pauvreté. Toute la différence est là. Ce qui est mauvais temps pour les autres est fête pour nous. C'est une question de mentalité. (p. 23).
Je commence à trouver le temps long ici, par ici. Tu attends demain ; demain s'amène ; et t'as l'impression d'être hier et les jours d'avant. T'as même pas le sentiment de vieillir. (p. 201).

Ma note : *****

Désolée pour cette critique un peu décousue. Mettez-ça sur le compte de la fatigue...

L'olympe des infortunes de Yasmina Khadra
Chez Julliard
232 pages

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