Yasmina Khadra est un auteur qui ne m'a jamais attiré (non non ne partez pas !). J'ai tendance à ne pas aimer les auteurs qui font quasiment l'unanimité (c'est un peu le même principe que mes réticences pour les livres à prix). Esprit de contradiction quand tu nous tiens... Lorsque Livraddict a proposé ce partenariat avec les éditions éditions Julliard, je me suis dis que c'était le moment où jamais et je les en remercie !
La première phrase : "Regarde pas !"
C'est dans une décharge entre la mer et la ville qu'un groupe de sans abris a trouvé refuge. Il y a Ach le borgne musicien accompagné de Junior, son petit protégé. La bande du Pacha parmi lesquels Einstein dont les expériences scientifiques ont peu à peu raison des animaux du coin et Négus qui prône la guerre et se plait à marcher au pas. Mama, la seule femme du groupe, traîne dans une brouette son acolyte constamment saoul Mimosa.
Bref, toute une galerie de personnages hauts en couleur...
Cet espèce de conte de la rue dépeint des moments de vie qui peuvent nous toucher de par leur simplicité. La mort, l'absence, l'amitié, l'amour, la folie... c'est ces thèmes de la vie que Khadra choisit d'aborder. Rien de bien original me direz-vous... Certes, mais la façon d'aborder ces thèmes donne tout son intérêt à ce livre.
L'olympe des infortunes c'est en fait un lieu : une décharge publique située on ne sait où et on ne sait quand. C'est aussi des hommes (et une femme) aux personnalités diverses et variées et attachantes. Et c'est enfin un mode de vie, une manière de penser et d'appréhender une vie quotidienne éloignée de nos futilités et problèmes vitaux quotidiens (mince, vous ne les avez plus en 39 ? mais comment je vais faire ???).
Vous l'aurez bien compris, à travers les vies de ces sans abris, c'est une critique de notre propre société faite d'individualisme et de consommation que pointe l'auteur du doigt. A tel point qu'à la fin de ce livre on se rend bien compte que les paumés ne sont pas forcément ceux que l'on croit...
Bon, le bla bla c'est bien joli mais : est-ce que j'ai aimé ?
Et bien oui... et non.
Si j'ai apprécié le sens du roman, je n'ai pas apprécié l'histoire en elle-même qui n'est pas bien recherchée. On est soit dans la banalité, soit dans le totalement grotesque avec l'arrivée, en plein milieu du livre, d'un personnage complètement insensé (Ben Adams). J'en viens même à me demander s'il était vraiment réel ou si j'ai zappé le paragraphe où les protagonistes avalent des champignons halucinogènes juste avant son arrivée. Heureusement, ce personnage n'est là que pendant une cinquantaine de pages.
En revanche, j'ai adoré les autres personnages et leurs différentes personnalités, leur simplicité apparente qui cache la complexité de leur caractère.
J'ai également apprécié le style de l'auteur, peut-être un petit peu trop propre pour moi. On peut notamment déplorer certaines envolées lyriques poétiques qui ont tendance à vite m'ennuyer. Je pense justement que ce livre s'en serait trouvé beaucoup plus fort si le langage avait été un peu plus cru.
L'olympe des infortunes reste quand même un livre qui fait réfléchir et c'est déjà une immense qualité. Je pense que les inconditionnels de Khadra (dont je ne fais pas partie) adhèrerons.
Pour ma part, je dirais que c'est un livre qui, malgré quelques faiblesses, se lit vraiment bien et dont la lecture rapide et agréable m'a fait réaliser que je ne lisais pas assez de livre qui ont vraiment un "sens".
Morceaux choisis :
Quand bien même nous ne possédons pas grand chose, nous mettons du cœur dans notre pauvreté. Toute la différence est là. Ce qui est mauvais temps pour les autres est fête pour nous. C'est une question de mentalité. (p. 23).
Je commence à trouver le temps long ici, par ici. Tu attends demain ; demain s'amène ; et t'as l'impression d'être hier et les jours d'avant. T'as même pas le sentiment de vieillir. (p. 201).
Ma note : *****
Désolée pour cette critique un peu décousue. Mettez-ça sur le compte de la fatigue...
Chez Julliard
232 pages
je n'avais lu qu'un livre de Khadra avant celui ci que j'ai trouvé bien différent!
RépondreSupprimercontrairement à toi, j'ai beaucoup cette poésie justement!
c'est vrai que les partenariats sont l'occasion de faire de bien jolies découvertes mais aussi d'aller vers des livres vers lesquels on ne se serait pas tourné spontanément :)
pour découvrir cet auteur, je pense commencer par lire "les horiondelles de kaboul"... on verra si ça arrive à me convaincre :)
RépondreSupprimer@ La Sardine : je pense aussi que l'impression que l'on a d'un livre est fonction de notre état d'esprit au moment où on le lit, c'est vrai qu'en ce moment je suis plus attirée vers des livres plus durs. Néanmoins je reconnais que Khadra a un très bon style.
RépondreSupprimer@ Anne Sophie : je n'ai eu que de bons retours sur les Hirondelles de Kaboul, j'imagine que c'est bien de commencer par celui-ci et je pense que je le lirais également.
Bonsoir tout le monde, je me présente, je m'appele Rachid, j'ai 40 ans, j'ai découvert la lecture très tard, à l'âge de 35 ans, completement par hasard, attiré par un titre peu commode " à quoi rêvent les loups" puis accroché comme un poisson dans l'ameçon par "les agneaux du ségneur" je fini par être completement foudroyé par "les hirondelles de kaboul" et les sirènes de baghdad". je suis résté longtemps en apnée à attendre le roman suivant "ce que le jour doit à la nuit" à ce moment là j'ai su que Monsieur Yasmina Khadra est un prophète carressé par le souffle de dieu.
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